Aroue - Ostabat 24,7km

Un quart d’heure plus tard nous sommes partis pour une bonne journée de marche : 25km et plus de 800m de dénivelés. Et comme depuis deux-trois jours ma cheville gauche me fait souffrir, ça ne devrait pas être une partie de plaisir ! En effet, à force de marcher au bord des routes, qui sont souvent en dévers la cheville a un peu trop forcé.

En plus, on est vite dans le vif du sujet ! Au bout de 3km, on prend un chemin qui s’élève : une petite côte de 10% quand même ! Nous restons en crêtes ensuite avec une belle vue sur les Pyrénées, mais aussi sur Aroue que nous n’avons pas vu hier car nous nous sommes arrêtés avant le village et ce matin nous l’avons évité !

On voit aussi le château de Jouhannot… mieux de loin d’ailleurs que de près car en prenant de la hauteur il est plus dégagé!

Après 1h30 de chemin, nous arrivons à Olhzïby. Il y a une jolie chapelle à 300m de la route ! Je trouve un peu plus loin un appareil photo sur le bord du chemin. Son propriétaire étant de toutes façons devant nous je le ramasse. Un kilomètre plus loin, nous croisons un couple qui a l’air de chercher quelque-chose… Ils sont tout contents de retrouver leur appareil ! 

A nouveau le chemin monte ! En plus, à partir de la ferme Binto, nous sommes à nouveau sur le bitume. Nous arrivons bientôt à la bifurcation de la variante plus courte et moins pentue qui passe par Uhart-Mixe. La majorité des pèlerins l’emprunte car elle fait gagner plus de 2km et au moins 200m de grimpette ! Dommage, car il évite le passage par la stèle de Gibraltar et la chapelle de Soyarza.

Il faut suivre la route jusqu’à Larribar : elle monte et le soleil commence à taper ! Il faut descendre jusqu’au moulin, puis c’est le commencement de la montée. Heureusement les premiers 100m (de dénivelés) sont à l’ombre, mais le chemin fait comme des marches. Après 20 bonnes minutes de ce régime, nous arrivons vers 13h à la stèle de Gibraltar. Endroit un peu décevant : la stèle n’est pas trop entretenue et tout autour l’herbe est très haute. Nous décidons quand même de nous y arrêter pour casser la croûte. Deux personnes arrivent à leur tour : elles viennent de Dax. Deux autres arrivent de Bordeaux : ça les change de la traversée des Landes ! Une dame seule passe à son tour : elle vient d’Orléans ! C’est ici que convergent les voies du Puy, de tours et de Vezelay. 

Nous apercevons devant nous la montée vers la chapelle de Soyarza : 200m de dénivelé et pas un arbre pour se mettre à l’abri du soleil. Mais le paysage vaut largement le détour : 180° sur la gauche la chaine des Pyrénées et 180° sur la droite le pays basque (la Basse-Navarre). 

Il y a de nombreux randonneurs qui font une pause à la toute petite chapelle. 

Il reste une grande descente jusqu’à Harambetz et la chapelle Saint-Nicolas où nous retrouvons l’autre variante. La chapelle est l’unique vestige d’un prieuré –hôpital : à voir, le chrisme du 11^ème siècle au-dessus de la porte.

Nous avons ensuite une belle traversée en forêt, mais qui n’est pas de tout repos : ça monte et ça descend continuellement ! Même chose pour le passage à travers champs qui suit. 

Nous continuons un peu, ayant réservé au gîte Gaineko Etxea : il se trouve 800m plus loin, après une bonne montée ! Nous savions déjà que Etxea signifiait « la maison » , mais pas que Gaineko voulait dire « en haut » ! 

L’accueil n’est pas très aimable : la dame ne nous trouve pas sur sa liste, bien qu’elle ait déjà encaissé les arrhes depuis longtemps ! Elle finit par trouver enfin ! Aussitôt, elle nous demande nos crédentials qu’elle nous confisque en nous disant qu’elle les garde et nous les rendra demain en partant ! Histoire qu’on ne parte pas sans payer, je suppose !

Au dîner, nous retrouvons les Hollandais, les Américains de la veille et d’autres persoennes que nous avons déjà rencontrées sur le chemin. Nous sommes 27 à table ! Le repas est animé et nous chantons des chansons basques… Saint-Jean Pied de Port n’est plus loin.